Modèle d’intervention pour la gestion d’incidents
Les agents de la GRC utilisent le Modèle d'intervention pour la gestion d'incidents (MIGI) afin d'évaluer et de gérer les risques chaque fois qu'ils ont une interaction avec le public. Cela les aide à déterminer quel type d'intervention est approprié : désamorçage verbal ou recours à une autre méthode.
Le MIGI s'aligne sur le cadre national de recours à la force de l'Association canadienne des chefs de police (ACCP) et contribue à l'emploi d'une terminologie commune en matière d'intervention policière par les services de police canadiens.
Les cadets qui étudient à l'École de la GRC (Division Dépôt) apprennent ce qu'est le MIGI à leur deuxième semaine de formation. Le MIGI est ensuite intégré à la formation durant les 24 semaines restantes.
Après leur départ de la Division Dépôt, tous les policiers de la GRC doivent renouveler leur qualification au MIGI chaque année.
Le MIGI n'est ni une politique ni un texte de loi et ne doit pas être considéré comme un modèle pour justifier le recours à une intervention policière.
Le Modèle d'intervention pour la gestion d'incidents en pratique
Le MIGI est une aide visuelle qui permet au policier de visualiser un événement et d'expliquer la raison pour laquelle il a utilisé certaines méthodes d'intervention. Il est aussi très utile quand un policier doit expliquer clairement ses actes au tribunal. C'est également un outil pédagogique qui sert à former les agents.
En avril 2021, la GRC a mis à jour la formation de requalification annuelle sur le Modèle d'intervention pour la gestion d'incidents (MIGI) ainsi que le graphique du MIGI pour insister davantage sur la communication et les techniques de désamorçage et d'intervention en situation de crise. L'intervention en situation de crise et le désamorçage encerclent maintenant le graphique, faisant du désamorçage l'option privilégiée dans toute interaction. L'intervention en situation de crise et le désamorçage fournissent aux policiers des outils qu'ils peuvent souvent utiliser à la place d'autres options d'intervention physique.
Le graphique reflète le caractère dynamique et évolutif du travail policier. Contrairement à un continuum ou à une suite linéaire, le modèle ne guide pas le policier dans une série d'étapes comprenant différentes options d'intervention. Le policier choisit plutôt une option appropriée pour maîtriser la situation, d'après son évaluation de l'ensemble de la situation.
Principes fondamentaux du modèle
Le MIGI repose sur six principes fondamentaux :
- La responsabilité première de tout agent de la paix consiste à préserver et à protéger la vie.
- Le principal objectif de toute intervention est la sécurité publique.
- La sécurité de l'agent de la paix est essentielle à la sécurité publique.
- Le MIGI a été élaboré en tenant compte des lois fédérales, de la jurisprudence et common law; il ne remplace pas la loi, ni ne s'y ajoute.
- Le modèle d'intervention doit toujours être appliqué dans le contexte d'une évaluation minutieuse des risques et tenir compte de la probabilité et de l'importance des pertes de vies, des blessures et des dommages à la propriété.
- L'évaluation des risques est un processus continu et la gestion de ceux-ci doit évoluer à mesure que les situations changent.
Processus d'évaluation
Au moment d'évaluer un incident, il importe de tenir compte :
- des facteurs situationnels;
- du comportement du sujet;
- de la perception du policier;
- des considérations tactiques.
Un policier doit examiner attentivement chacune des catégories susmentionnées au moment d'évaluer les risques et d'intervenir dans différentes situations.
Plusieurs facteurs doivent être pris en compte au moment d'évaluer une situation et de déterminer l'intervention qui convient, notamment :
Considérations tactiques
- faible éclairage
- présence de renforts
- couvert à proximité
- distance qui sépare le membre du sujet
Perception du policier
- taille de la personne
- armes à proximité
- démêlés précédents avec la personne
- état émotionnel de la personne
Facteurs situationnels
- conditions météorologiques
- heure
- lieu
- nombre de personnes présentes par rapport au nombre de policiers sur les lieux
Comportement du sujet
- sa coopération
- sa résistance active ou passive
- son agressivité
- le risque de lésions corporelles graves ou de mort
Les policiers sont aussi formés à évaluer continuellement les risques durant une interaction, car les choses peuvent changer très rapidement. Les policiers doivent toujours être prêts à changer de tactique.
Les policiers disposent de plusieurs options d'intervention. Ils font leur choix après avoir évalué les risques et les répercussions possibles sur le sujet, le public dans les environs, eux-mêmes et leurs partenaires. Les options d'intervention sont les suivantes :
Présence de l'agent
Un policier doit être conscient que sa présence peut avoir un effet positif ou négatif sur la situation.
Communication verbale et non verbale
- Les techniques d'intervention en cas de crise et de désamorçage sont les plus couramment utilisées.
- Les paroles des policiers et la façon dont ils s'expriment influencent leurs interactions avec la population.
- Entre 70 et 90 % de la communication est non verbale.
Contrôle physique
- Le contrôle physique comprend des techniques modérées, comme le menottage sans résistance.
- Il comprend également des techniques intenses, comme les immobilisations et les coups.
- La technique de contrôle au cou par étranglement carotidien ne peut être utilisée que lorsqu'un policier craint des blessures graves ou la mort.
Armes intermédiaires
Les armes intermédiaires comprennent notamment l'aérosol capsique, l'arme à impulsions, l'arme à impact à portée accrue et le bâton.
Force mortelle
La force mortelle est principalement causée par des armes à feu de service, notamment un pistolet, un fusil ou une carabine de patrouille.
Explication de l'intervention
Les policiers doivent également expliquer clairement les événements survenus avant, durant et après une intervention. Cette explication, désignée sous le nom de « position légale », est le processus par lequel les policiers évaluent les risques et aident les personnes qui n'étaient pas présentes à comprendre ce qu'ils ont vu, ce que signifie l'incident pour eux et ce qu'ils ont ressenti.
L'intervention est mesurée par rapport à ce qu'un policier raisonnable, compétent et prudent ferait dans une situation similaire.
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