Stratégie de réconciliation de la division M – Notre approche pour tisser des liens
Octobre 2020
Contexte
En 2010, le Yukon a entrepris de renforcer la confiance du public dans la police à travers le dialogue, la mobilisation et l'action. À partir du mois d'avril 2010, nous avons entamé l'Examen des services de police au Yukon et invité les habitants, les fournisseurs de services, les employés de la GRC et les gouvernements à exprimer leurs préoccupations, leurs idées et leur vision concernant la prestation des services policiers au Yukon.
Cet Examen a été coprésidé par le sous-ministre de la Justice du gouvernement du Yukon, le commandant de la GRC du Yukon et la responsable des programmes de justice du Conseil des Premières Nations du Yukon. Il a été guidé par un comité consultatif composé de personnes représentant les organismes d'aide aux femmes, l'Association of Yukon Communities, la GRC, le ministère des Services aux collectivités, le ministère de la Santé et des Affaires sociales, le ministère de la Justice et la Direction de la condition féminine du gouvernement du Yukon.
Les discussions tenues avec les membres des Premières Nations ont révélé leur relation complexe avec la GRC du Yukon. Plusieurs recommandations ont vu le jour et s'ajoutent au récit renouvelé des besoins à satisfaire pour nos peuples autochtones dans la région et de la nécessité d'une réconciliation.Note de bas de page 1
En décembre 2010, les coprésidents ont soumis leur rapport final intitulé Terrain d'entente – Évaluation des services de police du Yukon – Rapport final sur la mise en œuvre. Celui-ci contient 33 recommandations et propose au ministre de la Justice un plan d'action pour le changement. En mars 2011, la mise en œuvre des recommandations a commencé avec la création d'un petit groupe de travail composé de représentants du ministère de la Justice du Yukon, du Conseil des Premières Nations du Yukon, de la GRC et de la Première Nation des Kwanlin Dün, avec, pour mission, de guider les premières étapes du processus.
La prestation des services policiers au Yukon a changé de nombreuses manières, de façon positive et significative, à travers la mise en œuvre de Terrain d'entente. De nouveaux services et programmes, de nouvelles politiques ont vu le jour et ont été intégrés au travail quotidien des organismes partenaires engagés dans ce renouveau. Le renforcement des relations entre la GRC, le Conseil des Premières Nations du Yukon, les gouvernements des Premières Nations, le gouvernement du Yukon, les organismes d'aide aux femmes et les collectivités a été reconnu comme étant une nécessité et pris en compte de manière collaborative grâce aux leçons apprises au cours de l'Examen. Ceci est fondamental pour entamer une nouvelle manière de travailler ensemble. La GRC du Yukon a évolué dans son travail à partir de Terrain d'entente et poursuit son évolution.
Compte tenu du travail accompli à travers cette initiative, entre autres, notre stratégie de réconciliation devient plutôt notre « Approche pour tisser des liens ». Ceci est notre histoire.
Réalisations
- La création du Conseil des services policiers du Yukon a pour mission de refléter les besoins et les valeurs de la collectivité dans les politiques et les pratiques de la police territoriale. Ce Conseil est composé de six membres des collectivités, dont trois sont nommés par les Premières Nations. Il fournit des conseils au ministre de la Justice; il facilite la remontée des observations des habitants vers les autorités et favorise un dialogue quotidien avec la collectivité concernant les problèmes importants que rencontre la police;
- Un Groupe des interventions spécialisées a été établi au sein de la GRC pour permettre une intervention plus complète et mieux coordonnée dans les cas de violence conjugale ou d'agression sexuelle. Ce groupe fournit supervision, conseils, formation et soutien lors des enquêtes de cette nature, avec, pour objectif, d'améliorer les interventions de la police dans de telles affaires partout au Yukon, tous les jours de la semaine et à toute heure du jour ou de la nuit. Il est focalisé sur les besoins de la victime, veillant à ce que l'action de la GRC se centre sur la victime et tienne compte des traumatismes vécus;
- Le programme Histoire et cultures des Premières Nations du Yukon a été développé conjointement par l'Institut nordique de la justice sociale, le programme des Initiatives des Premières Nations du collège du Yukon, le Conseil des Premières Nations du Yukon, la GRC du Yukon, le ministère de la Justice ainsi que le ministère de la Santé et des Affaires sociales du gouvernement du Yukon, pour aider la police et d'autres intervenants à mieux comprendre les communautés où ils vivent et où ils travaillent;
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Le projet Sœurs par l'esprit du Yukon (Yukon Sisters in Spirit - YSIS), créé en avril 2010, est parrainé par l'Association des femmes autochtones du Canada (YAWC), à titre de seul organisme d'aide aux femmes autochtones au Yukon, et par une agence-sœur de l'association Native Women's Association of Canada (NWAC). YAWC travaille étroitement avec le gouvernement du Canada, le gouvernement du Yukon et la GRC, avec pour mission d'appuyer quotidiennement la recherche liée aux enquêtes sur les femmes et filles autochtones disparues et assassinées. Ce groupe agit comme plaidoyer pour l'entraide, la prévention et la guérison en se basant sur un retour à la nature pour les survivantes de la violence et pour les membres des familles de ces femmes. Ce projet, établi avant la publication du rapport final de L'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, est un exemple du travail effectué en collaboration avec des organismes de première ligne, comme l'indiquent les Appels pour le droit à la justice 9.7.
Par sa conception, ce projet prend en compte, dans tous ses aspects, la voix des familles de ces femmes autochtones disparues et assassinées ainsi que de leurs collectivités. Les participantes ont effectué un important travail pour développer et maintenir des relations quotidiennes basées sur la confiance et la réciprocité.
Objectifs particuliers de ce projet :
- Recherche sur les circonstances et les évènements entourant la disparition ou le meurtre de femmes autochtones du Yukon
- Création de ressources pour les familles et les communautés d'où provenaient les femmes autochtones disparues ou assassinées du Yukon;
- Dialogue avec les familles de ces femmes et engagement à sensibiliser le public sur la violence contre les femmes autochtones;
- Chaque année en octobre, organisation par la YAWC d'une marche en silence en l'honneur de nos Sœurs par l'esprit, avec pour objectif d'honorer collectivement les victimes et les familles des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées au Yukon et dans le nord de la C.-B., et de faire avancer les Appels pour la justice dans le cadre de l'Enquête nationale sur ce sujet.
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La GRC du Yukon continue à participer activement au comité de mise en œuvre de l'équipe d'intervention en cas d'agression sexuelle (EEAS) et également au comité de développement et formation des agents. Nous continuons à évaluer ce qui a été fait jusqu'à ce jour pour envisager là où nous pouvons améliorer nos actions et voir comment combler les besoins supplémentaires qui pourraient améliorer ce programme. La participation de la GRC du Yukon à ce groupe permet un partage d'expérience réciproque et de se tenir au courant des mises à jour et des changements qui ont lieu au sein de cet organisme.
En septembre 2020, l'équipe EEAS a entamé un processus d'évaluation; elle soutient les employés de la GRC au moyen d'entrevues et en effectuant des sondages pour identifier les forces et les faiblesses du programme. La GRC du Yukon s'est engagée à atteindre l'excellence dans ses enquêtes et à soutenir les victimes d'agression sexuelle au Canada.
Objectifs de la GRC au sein du programme EEAS :
- Traiter les victimes d'agression sexuelle avec compassion, sensibilité et respect, conformément aux meilleures pratiques basées sur des faits établis. La GRC a développé une nouvelle formation basée sur une approche adaptée aux traumatismes, qui est obligatoire pour tous les policiers de la GRC du Yukon. Il s'agit de concepts importants pour établir la confiance, la compassion et le respect envers toutes les victimes d'actes criminels.
- Partout au Canada, dans les affaires d'agression sexuelle, mener systématiquement des enquêtes dignes des normes professionnelles les plus élevées, en mettant en œuvre les pratiques de contrôle établies pour respecter le niveau maximal de responsabilisation et de gestion des enquêtes. La politique nationale de la GRC a établi des protocoles généraux pour les pratiques de la GRC. Une politique décisionnelle propre au Yukon guide aussi les membres de la GRC dans leur travail, reconnaissant que les programmes et les services varient grandement entre les provinces et les territoires.
Actions en cours
Le Comité consultatif du commandant de la GRC au Yukon sur les Autochtones
- Le Comité consultatif du commandant de la GRC au Yukon sur les Autochtones a été créé en 1999 pour favoriser des relations saines et positives entre les Autochtones des Premières Nations du Yukon et la GRC du Yukon, à travers la discussion de questions et de préoccupations de part et d'autre. Ce comité se réunit deux fois par an, tenant une réunion dans une collectivité du Yukon et la seconde à Whitehorse, capitale du Yukon. En raison des restrictions dues à la COVID, ce comité est passé à un format en ligne par téléconférence jusqu'à nouvel ordre.
- Le commandant de la GRC du Yukon rencontre régulièrement tous les leaders des Premières Nations ainsi que le Grand Chef au Conseil des Premières Nations du Yukon si le temps le permet. En février 2020, le commandant a été invité à s'exprimer lors de la conférence sur une exploration de la justice autochtone intitulée « Exploring Justice our Way », qui s'est tenue au centre culturel Kwanlin Dün, à Whitehorse.
Conseil des employés appartenant aux Premières Nations (Autochtones)
La division M explore actuellement l'établissement d'un conseil des employés autochtones.
Justice réparatrice
La partie Appels à la justice du Rapport sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées 5.11 mentionne : « Nous appelons tous les niveaux de gouvernement à accroître l'accessibilité à des pratiques de justice pertinentes et culturellement adaptées en rendant plus accessibles les programmes de justice réparatrice et les tribunaux pour les Autochtones.
»
La GRC du Yukon reconnait l'importance des programmes de justice réparatrice dans les collectivités du Yukon et les avantages à diriger des affaires criminelles particulières hors du processus de justice conventionnel. Pour qu'un programme de justice réparatrice connaisse le succès attendu dans une collectivité, il doit se baser sur la communauté. La GRC du Yukon, le ministère de la Justice, les Services correctionnels et le Service des poursuites pénales du Canada ont collectivement signé un Protocole d'entente à cet effet. Bien qu'il s'agisse d'un document ancien, celui-ci fait ressortir un engagement à travailler à l'établissement d'un processus de déjudiciarisation avant le dépôt d'accusations pour les adultes auteurs de délits de juridiction fédérale, dans les cas où la communauté s'est engagée à établir un programme de justice réparatrice. Si, depuis 2002, il y a bien eu l'offre d'un programme de justice réparatrice pour les jeunes à travers le service de Justice pour adolescents et le ministère de la Santé et des affaires sociales, il y a eu peu de programmes similaires de justice réparatrice pour les adultes.
Récentes mesures alternatives au Yukon
En août 2019, pour contribuer au succès du développement des cercles de guérison et de justice de la Première Nation des Kwanlin Dün (KDFN), le gendarme Desmond Jackson, de la GRC de Whitehorse, a planifié et organisé une formation aux pratiques de justice réparatrice culturellement pertinentes pour le personnel de KDFN et d'autres partenaires du gouvernement.
Cette formation a mené à un engagement judicieux centré sur les besoins de la collectivité. Un instructeur et animateur autochtone respecté est venu à Whitehorse pour donner cet atelier de formation. Le personnel de KDFN, la GRC et les partenaires gouvernementaux de la GRC ont participé à cette formation basée sur des pratiques et des principes efficaces de justice réparatrice relevant des traditions des Premières Nations. Cette formation commune a permis de faire apparaitre les avantages d'adopter des pratiques réparatrices à titre de complément efficace au système de justice criminelle.
En 2020, la Première Nation des Kwanlin Dün a mis en place un programme de justice réparatrice. Précédemment, il n'existait à Whitehorse aucun programme offrant des orientations vers des programmes de diversion pour les adultes. Depuis lors, la GRC a identifié deux affaires impliquant des membres des Kwanlin Dün, qui pouvaient s'adapter à la diversion et l'approbation a été donnée. Les deux affaires en question ont été entendues et ont donné lieu à la signature d'une entente par le délinquant (délit contre les biens) et la victime dans chacun de ces cas. Les cercles en question ont inclus la participation d'un aîné appartenant à la Première Nation, un résident local, qui a initié les prières d'ouverture et de clôture de chaque session et qui a veillé à faire respecter la nature traditionnelle du processus. La GRC continuera à aider et à soutenir KDFN au fur et à mesure de l'apprentissage de ce processus.
Formation aux cercles de conciliation
Du 3 septembre au 20 novembre 2020, le caporal Tim Harper, du détachement de Carcross, a été invité à participer à une formation sur les fondements des cercles de conciliation de la Première Nation de Carcross Tagish (CTFN). Le caporal Harper est le premier policier de la GRC à participer à cette formation, qui été bien accueillie. « Ce fut un honneur pour moi d'y participer ainsi qu'une formidable expérience qui m'a donné l'occasion d'apprendre beaucoup de choses sur la culture de la Première Nation de Carcross Tagish, sur ses pratiques et son territoire traditionnel. J'ai acquis de nouvelles compétences et une meilleure compréhension de l'usage des cercles de conciliation comme outil supplémentaire au système de justice pour faciliter la guérison et la réparation des relations humaines. J'ai participé à ce programme avec des gens passionnés de différents milieux qui avaient de très intéressantes histoires vécues à raconter. Je pense qu'il est essentiel que la GRC s'implique dans ce programme pour continuer à renforcer ses relations avec la collectivité
», dit le caporal Tim Harper.
Cette formation de quatre semaines est centrée sur :
- Les valeurs traditionnelles
- Les traumatismes intergénérationnels
- La dignité - la justice sur le territoire et la résistance à la violence
- Les fondements des cercles de conciliation
Les cercles de conciliation se basent sur des valeurs traditionnelles et permettent de rassembler les familles et les communautés pour résoudre des traumatismes ou des conflits. Ils fournissent une occasion de reconnaitre et de respecter chaque individu touché par une situation et de développer des solutions basées sur le consensus. Il s'agit d'un processus qui cherche à rétablir l'équilibre entre le maintien des relations humaines et une résolution des problèmes rencontrés. Il va chercher profondément jusque dans les racines des questions sous-jacentes aux comportements pour introduire des changements, trouver un terrain d'entente ou un accord pour rétablir des relations plus saines et, enfin, entamer un processus de guérison.
Dans la justice réparatrice, un « rassemblement en cercle de détermination de la peine » serait un moyen adapté mettant en présence le délinquant, la victime et les parties engagées dans le soutien aux personnes. À travers les étapes du cercle, les gardiens font avancer le processus en abordant les questions concernées, jusqu'à l'obtention d'un consensus sur les plans d'action, les ententes, la recherche de ressources supplémentaires nécessaires et, enfin, les étapes à venir.
Le Comité consultatif du Yukon sur les FFADA2S+
Le commandant de la GRC du Yukon participe à titre de membre de droit au Comité consultatif du Yukon, qui travaille sur une stratégie Yukonnaise fondant les actions nécessaires à la suite à donner au rapport final de l'Enquête nationale sur la disparition et le meurtre de femmes et de filles autochtones. La ministre responsable de la Direction de la condition féminine au Yukon préside ce conseil.
Le Comité consultatif du Yukon a développé une stratégie Yukonnaise basée sur les Appels à la justice mentionnés dans l'Enquête nationale, sur l'examen d'autres rapports nationaux et territoriaux et sur les recommandations enregistrées lors de rassemblements de membres des familles concernées dans le passé. Cette stratégie à long terme est une approche Yukonnaise toute nouvelle, présentant des plans d'action et des rôles particuliers pour tous les participants et pour tous les habitants du Yukon concernés. La GRC du Yukon a mis en œuvre beaucoup de changements depuis la publication des Appels à la justice du Rapport sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées en 2019; tout est pleinement en place pour soutenir la Stratégie du Yukon sur les femmes, les filles et les personnes bispirituelles+ autochtones disparues et assassinées (FFADA2S+) rendue publique le 10 décembre 2010.
Cercles de guérison (FFADA)
Le Conseil des femmes autochtones du Yukon (YAWC) a invité le Groupe des affaires non résolues de la GRC à participer à six cercles de guérison sur le territoire yukonnais. Ce conseil organise des cercles de partage, des rassemblements et des camps de guérison qui regroupent les familles pour les informer sur les ressources et les services mis à leur disposition. La participation de ce groupe aux cercles de guérison est une occasion de partager les informations et les ressources et, également, d'établir des relations avec les autres participants. Ces rassemblements ont permis de retrouver des personnes présumées disparues, d'en rechercher d'autres, ou d'ouvrir des enquêtes sur des morts soudaines dont ce groupe n'avait pas été informé. Il s'agissait de faire la liaison avec d'autres groupes traitant de crimes graves ou d'homicides non élucidés à travers tout le pays, puisque de tels incidents pouvaient avoir eu lieu à l'extérieur du Yukon. Des cercles de guérison se sont tenus à Beaver Creek, à Burwash Landing, à Lower Post (C.-B.), à Haines Junction, à Dawson City et à Pelly Crossing. YWAC planifie d'autres sessions dont les dates et les lieux seront annoncés ultérieurement.
Engagement communautaire
Les actions et l'engagement des membres de la GRC du Yukon dans leurs communautés respectives sont presque trop nombreux pour en faire la liste. Pour nos employés, l'engagement communautaire est une manière d'être; leurs divers engagements évoluent fréquemment toute l'année. Les plans de rendement annuels font état de ces actions et de ces engagements.
L'orientation locale de nouveaux policiers est effectuée de façon informelle avec les Premières Nations et les aînés des collectivités, ce qui permet souvent d'identifier de nouveaux domaines de développement. À l'avenir, au moment où l'on développe des lettres précisant les résultats attendus dans les communautés Yukonnaises, nous avons établi comme priorité le fait d'identifier dans telle communauté un mentor qui pourra fournir une orientation judicieuse.
Voici quelques exemples des actions actuelles et constantes réalisées au Yukon.
Lettre de rendement
En juillet 2020, le responsable par intérim du détachement de Whitehorse et la Cheffe Doris Bill, de la Première Nation des Kwanlin Dün (KDFN), ont signé une lettre de rendement. Celle-ci définit et encourage des relations positives et coopératives. Elle mentionne les priorités, les objectifs et les stratégies des services policiers qui tiennent compte des besoins particuliers de la Première Nation des Kwanlin Dün. Quatre priorités y sont mentionnées : les communications, le renforcement des relations, le partenariat jeunesse KDFN et la sécurité de la communauté. Les parties cherchent à assurer la sécurité de la communauté et la sécurité publique pour les membres de KDFN et leur famille, à travers un partenariat judicieux et positif basé sur l'ouverture, la collaboration et la compréhension culturelle.
L'entente tripartite communautaire des KDFN est une occasion pour des membres désignés de la GRC de fournir « des services de police renforcés » ayant pour but d'améliorer la sécurité de la communauté à travers des stratégies permettant d'aller jusqu'à la racine des évènements qui ont provoqué des comportements criminels. Ces stratégies incluent, entre autres, la mobilisation et l'engagement de la communauté, les services aux victimes, les programmes de visites scolaires, les interactions proactives avec les jeunes, la coopération inter-organismes et la liaison avec la communauté.
Consultations sur le recrutement des commandants de détachement
La GRC a adressé des lettres aux Premières Nations de Carcross Tagish, White River, Na-cho Nyak Dunn, et tenu des entretiens avec le Chef de la Première Nation de Little Salmon Carmacks pour savoir quelles qualités ils recherchaient chez de nouveaux chefs de détachement dans leur collectivité.
La GRC du Yukon a été heureuse de voir un membre de la Première Nation de Liard participer à une entrevue pour occuper le poste vacant de commandant de détachement dans la collectivité de Watson Lake.
Nous sommes tous des peuples des Traités
La GRC a continué à travailler pour la réconciliation avec les Premières Nations; elle a ordonné la nouvelle impression et l'exposition de la bannière « Nous sommes tous des peuples des Traités : l'histoire commune du Canada ». Cette bannière est un outil d'apprentissage qui donne à tous les employés, sur leurs lieux de travail respectifs, l'occasion de se rappeler visuellement de la volonté d'améliorer leur compréhension de l'histoire de ce qu'ont enduré les peuples originaires du Canada face aux dénommés colonisateurs. Notons, mise en relief dans le présentoir, la mention des années 1990 à 2020 relevant le paysage changeant des peuples autochtones et les efforts continuels pour améliorer la « Loi sur les Indiens ».
Burwash Landing/Destruction Bay
En juin, le commandant de la GRC du Yukon a rencontré le Chef Bob Dickson, à Burwash Landing, pour discuter de la nécessité d'une plus grande visibilité de la police et de mieux faire respecter la loi concernant les drogues et l'alcool dans la collectivité. À la suite de cette requête, la GRC a pris la décision de stationner deux membres de la GRC dans la zone de Destruction Bay/ Burwash Landing durant chaque longue fin de semaine pendant tout l'été pour accroitre la présence de la police dans ces communautés. Dans les détachements voisins, la GRC a aussi accru la fréquence des patrouilles vers ces communautés.
Épinglettes d'épilobes
De nombreux membres de la GRC du Yukon ont reçu des épinglettes d'épilobes brodées, qu'ils portent avec fierté sur leur uniforme. Des membres de plusieurs Premières Nations du Yukon ont réalisé ces témoignages d'appréciation pour en faire don aux agents de première ligne à travers tout le territoire.
La première chasse des Tr'ondëk Hwech'in
Des membres du détachement de la GRC de Dawson City ont pris part à la première chasse des Tr'ondëk Hwech'in, entre le 23 et le 26 octobre 2020. Cette activité a vu le jour pour veiller à ce que les traditions et les connaissances relatives au respect à témoigner lors de la consommation des produits de la terre et de l'eau soient honorées. Cette année, l'activité a eu lieu au camp Tr'ondëk Hwech'in de Cache Creek, sur la route Dempster, et sur la route de la rivière Hart. Seize jeunes ont pris part à la première chasse, le groupe ayant été divisé en deux chaque jour. Un groupe de jeunes allait chasser pendant que l'autre groupe restait au camp à s'occuper à des activités liées, par exemple à la sécurité des armes à feu ou aux compétences nécessaires à la vie en pleine nature. Les membres de la GRC de Dawson City ont travaillé avec les jeunes dans le domaine de la sécurité des armes à feu; ils les ont aidés à pratiquer le tir sur des cibles très éloignées. Ils ont ensuite participé à l'installation d'une zone de tir à l'arc pour l'activité des jeunes et ont aidé à couper du bois. Il y a eu aussi des jeux, comme un concours d'ébullition de l'eau du thé, où les jeunes devaient utiliser leurs propres compétences pour allumer rapidement un feu et amener l'eau au point d'ébullition.
La chasse à l'orignal
Les membres de la GRC de la Première Nation des Kwanlin Dün (KDFN), en partenariat avec le personnel KDFN de leur service de la justice, des loisirs, des terres et de la sécurité communautaire, ont organisé et participé à une chasse à l'orignal en septembre 2020. Tous les participants, y compris un aîné des KDFN, ont pris part à trois journées de chasse et d'expérience de l'apprentissage des traditions en pleine nature sur le territoire des KDFN. Pendant cette activité, l'aîné a animé une présentation très appréciée sur le piégeage et d'autres activités culturelles traditionnelles. L'aîné s'est adonné à la chasse et au piégeage sur ce coin de terre pendant plusieurs décennies.
Au cours de cette activité, les participants sont partis dans la nature en compagnie de l'aîné, qui leur a imparti les connaissances traditionnelles et locales. L'aîné a fait découvrir aux participants une partie de son terrain de piégeage, ses pièges, ses dispositifs. Il les a guidés lors de l'abattage d'un orignal mâle et a démontré comment dépecer l'animal de manière traditionnelle. Ensuite, il a fait mettre à part certaines parties de l'animal, qui ont été ensuite livrées par les jeunes aux aînés de la communauté. Cette pratique traditionnelle dans la culture des Premières Nations permet de renforcer les liens entre les jeunes et les aînés, et de maintenir un lien pour la transmission des compétences traditionnelles entre les générations. Conformément aux idéaux communautaires de la Première Nation, les morceaux de viande restants ont été partagés avec la communauté des KDFN.
Cet évènement a été très apprécié et a fourni aux jeunes de la région un apprentissage basé sur la terre et sur les connaissances culturelles. Il s'agissait d'une priorité. La connexion des jeunes avec des activités culturelles et leur identification avec les connaissances traditionnelles réduit la probabilité de les voir impliqués dans des activités criminelles.
Le rodéo à vélo
À Whitehorse, le gendarme Dan Fox, de l'unité de la Première Nation des Kwanlin Dün (KDFN), travaillant étroitement avec l'équipe de loisirs de KDFN, a organisé un rodéo à vélo. Ce gendarme a engagé Terra Rides, une entreprise locale spécialisée dans les vélos de montagne, qui a fait venir trois instructeurs à l'activité en question pour maximiser le nombre de jeunes pouvant y participer. À travers son implication avec l'équipe de loisirs, le gendarme Fox a obtenu une subvention qui a contribué à financer l'évènement et à acheter de nouveaux vélos de montagne destinés à l'équipe de loisirs. Cette initiative a vu le jour grâce à l'engagement de ce gendarme avec les jeunes de KDFN et à son expérience personnelle de la pratique du vélo de montagne. Cette activité, qui a connu un grand succès, fut une très bonne occasion de renforcer les relations existantes avec KDFN.
Réconciliation – Notre vision
La réconciliation n'est pas un évènement unique, ni quelque chose qu'on voudrait simplement pouvoir cocher sur une liste. C'est un engagement à favoriser une relation respectueuse avec les peuples autochtones et leurs communautés, pris de bonne foi, en tout honneur et dans un esprit d'équité.
Même si la réconciliation trouve ses racines dans les évènements du passé, il n'y a pas lieu de s'en tenir au passé; de même, chaque acte positif de réconciliation ne doit pas être vu comme un accomplissement en soi, mais comme une petite étape sur le long chemin qui se présente devant nous. En effet, la réconciliation est comme une lunette à travers laquelle nous surveillons nos décisions et nos actions, en ayant toujours le regard porté vers l'avenir.
Réconciliation – une priorité pour la police au Yukon
Les priorités policières du Yukon pour 2020-2021:
- Priorité 1 : Augmenter la collaboration pour accroître la confiance du public
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Objectifs principaux liés à cette priorité :
- Confiance – que les membres de la GRC soient visibles et accessibles à la population
- Mobilisation en amont – que les membres de la GRC s'emploient à la sensibilisation, à la communication avec des agences partenaires et à une collaboration avec les Premières Nations, le tout se traduisant par une véritable mobilisation axée sur les besoins de tous les Yukonnais
- Intervention – que les membres de la GRC puissent contribuer à une prise en compte des traumatismes du passé favorisant des interventions policières impartiales, respectueuses et adaptées aux différences culturelles.
- Mieux-être – que la GRC mette de l'avant des stratégies essentielles en matière d'autogestion de la santé, de santé mentale et de mieux-être pour l'ensemble de ses membres, car les policiers sont exposés à des situations particulièrement éprouvantes et traumatisantes dans l'exercice de leurs fonctions.
- Sensibilisation et éducation du public – que la GRC contribue à l'éducation de la population au sujet des droits et responsabilités des citoyens dans leurs contacts avec la GRC afin de favoriser la sécurité et l'harmonie lors des interventions. Des séances de formation devraient comprendre de l'information sur la façon de déposer efficacement une plainte ou de formuler des commentaires sur la conduite de la GRC.
- Priorité 3 : Établir des relations enrichissantes avec les Premières Nations, y compris avec les Aînés, dans toutes les communautés
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Objectifs principaux liés à cette priorité :
- Favoriser la communication entre les Premières Nations, les membres des collectivités et la GRC pour assurer une prestation de services de police professionnels, dévoués et adaptés aux besoins, traditions et cultures des Premières Nations du Yukon.
- Faire appel aux Premières Nations partenaires afin de dégager des priorités policières pertinentes pour chaque communauté participant au Programme des services de police des Premières Nations.
- Inclure les Premières Nations dans les processus de présélection de membres de la GRC destinés à servir les communautés, et voir à ce que les nouveaux agents de police reçoivent une orientation adaptée en collaboration avec les Premières Nations, les dirigeants et autres intervenants locaux.
- Aider les membres de tous les détachements de la GRC à apporter leur contribution à la planification en matière de sécurité communautaire entreprise dans leurs collectivités.
- Affiner le rôle de la GRC dans son travail de maintien de communautés saines et sûres, en parallèle avec d'autres mécanismes de soutien communautaire, comme ceux du programme de police auxiliaire, des agents de sécurité communautaire et du Bureau de la sécurité des collectivités et des quartiers.
Réconciliation – Les prochaines étapes
Notre stratégie est centrée sur la construction de relations avec nos membres communautaires des Premières Nations. Il s'agit d'un point fondamental pour la prestation des services policiers au Yukon, à tous les niveaux de notre division. Pour veiller à ce que cette relation ne soit jamais perçue comme simplement un « exercice consistant à cocher des cases », nous encourageons tous les membres du détachement de la GRC au Yukon à développer leurs propres initiatives basées sur leurs propres relations au sein de leurs communautés respectives. Les efforts innovateurs mentionnés dans la partie « Actions en cours » de ce rapport sont une indication de la nature particulière du développement de telles relations.
Deux des cinq priorités de police identifiées dans l'Entente sur les services de police territoriaux 2020-21 indiquent que les fondements de l'établissement des relations sont une priorité pour le Yukon. Par conséquent, les plans de rendement annuels de la GRC du Yukon reflètent ces priorités policières dans les rubriques Initiatives et Objectifs. Chaque chef de détachement identifiera ces priorités dans son plan et développera des initiatives à travers son propre engagement au sein de sa collectivité aux caractéristiques particulières.
La GRC a une histoire commune avec les communautés des Premières Nations au Yukon. Même si une grande partie de cette histoire a été remplie de bonnes intentions et d'aspects positifs, il y a eu aussi des moments difficiles. Les évènements passés survenus dans les pensionnats constituent toujours un souvenir douloureux pour beaucoup des personnes qui les ont endurés et auxquels elles ont survécu. C'est aussi une importante leçon dont nous devons tous nous souvenir. Je ne vous donne pas ici mon opinion personnelle mais bien un simple fait établi. Pour ce qui est de notre division, nous désirons très sincèrement que chaque membre du personnel pense à la réconciliation et à ce qu'il peut faire pour y contribuer de manière personnelle.
Les actions que les employés de la GRC du Yukon peuvent prendre dans un but de réconciliation n'ont pas à être complexes, ni de longue durée; elles doivent être surtout judicieuses et sincères. La réconciliation doit être un effort graduel qui nous permettent d'apprendre les leçons de notre passé, mais aussi de pouvoir avancer ensemble, les membres des Premières Nations et le pays tout entier. Il faut, à chaque étape, faire l'effort d'apprendre à connaître l'impact de nos propres actions, aussi bien lorsqu'elles sont positives que lorsqu'elles sont négatives. Il s'agit, ensuite, de prendre en compte ces impacts pour agir de manière judicieuse. On peut contribuer à la construction d'une nation respectueuse de bien des manières : de petites actions en faveur de la réconciliation peuvent avoir un effet aussi important que des initiatives à grande échelle.
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