Saison 1 : Épisode 1 - Transcript
Caroline : Vous écoutez Qui a tué Misha Pavelick?, un balado créé par la GRC de la Saskatchewan, qui décrit l'homicide réel de Misha Pavelick survenu en 2006, ainsi que l'enquête qui est en cours. Il s'agit du premier épisode de cette histoire en trois parties.
Caroline : J'aimerais prendre un moment pour souligner que les terres sur lesquelles ce balado a été produit font partie du territoire visé par le Traité no 4 et constituent des terres ancestrales des Métis. Au nom de la GRC de la Saskatchewan, je présente mes respects aux Premières Nations et aux Métis de ces terres.
Caroline : Dans la version anglaise de ce balado, on entend les voix des policiers de la GRC de la Saskatchewan qui ont participé directement à l'enquête sur la mort de Misha Pavelick. On entend aussi les voix des proches de Misha et d'autres experts de la GRC. Dans la version française, leurs commentaires originaux ont été traduits en français et sont lus par des employés francophones de la GRC.
Nous souhaitons mettre en garde nos auditeurs, car certains renseignements ou enregistrements audio peuvent être considérés perturbants ou traumatisants. Le contenu de ce balado s'adresse donc à un public averti.
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Caroline : Je m'appelle Caroline. Je ne suis pas une policière, bien que je travaille avec des policiers tous les jours. Ensemble, avec le Groupe des affaires non résolues de la GRC – Sud, nous allons vous raconter ce que nous pouvons à propos de l'homicide de Misha, 19 ans, qui est survenu en mai 2006. Depuis 15 ans, la famille et les amis de Misha cherchent à lui rendre justice. Nous voulons encourager toute personne ayant des renseignements à propos de la mort de Misha ou de son enquête à les signaler à la police.
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Caroline: On est en 2006, dans la province de la Saskatchewan, au Canada. C'est le mois de mai et les préparatifs et les célébrations liées à l'obtention du diplôme d'études secondaires battent leur plein.
Au Canada, l'avant-dernier lundi de mai est un jour férié au cours duquel on célèbre La fête de la Reine Victoria or la Journée nationale des patriotes au Québec. En Saskatchewan, les trois jours que comprennent le samedi, le dimanche et le lundi sont souvent appelés la « longue fin de semaine de mai ». Puisque c'est le premier congé après un long hiver en Saskatchewan, les gens sont particulièrement excités à l'idée de jouir du plein air et de partir en camping.
C'est le vendredi 19 mai 2006 qu'une fête prévue pour toute la fin de semaine commence à Kinookimaw, un terrain de camping privé à proximité de Regina Beach sur le lac de la Dernière-Montagne. La fête commence aux environs de 15 h.
Yannick : Donc, le terrain de camping Kinookimaw était un terrain de camping qu'on pouvait louer par l'intermédiaire du Club de golf de Regina Beach.
Caroline : Je parle avec le caporal Marcus Crocker, il le responsable actuel de l'enquête sur le décès de Misha qui est actuellement menée par le Groupe des affaires non résolues de la GRC. Nous parlons virtuellement. Lorsque vous pensez à un policier, vous imaginez peut-être l'uniforme, l'insigne et l'équipement qu'il porte. Le caporal Crocker porte une tenue civile. Il est assis à un bureau et est entouré de documents qu'il consulte régulièrement. Comme de nombreux policiers que je connais, il prend des notes tout au long de notre conversation. De temps à autre, vous pouvez même l'entendre prendre ces notes.
Yannick : Donc, Regina Beach est situé à environ 54 kilomètres au nord-ouest de la ville de Regina. Si vous n'êtes pas de la région, vous n'avez qu'à prendre l'autoroute 11 et c'est un court trajet pour vous y rendre. En outre, Lumsden ne se trouve qu'à environ 24 kilomètres de Regina Beach. Kinookimaw se trouve tout près de la région de Regina Beach. Au fur et à mesure que vous vous déplacez en Saskatchewan, vous voyez une étendue de terres agricoles et, alors que vous vous rapprochez de la région de Regina Beach, c'est là que vous trouvez l'eau, le lac. En marchant pour vous rendre à la fête des diplômés, vous passez par une région très boisée dans la zone du terrain de camping. Il y avait des tentes et, autour de cette zone, il y avait un feu, qu'on utilisait aussi pour s'éclairer, car cette zone n'était pas bien éclairée. Vous vous rendez à pied vers ce qui semble être une fête de jeunes du secondaire; beaucoup de gens se trouvent dans les environs et il y a une atmosphère de fête.
Caroline : Est-ce que de l'alcool était consommé lors de cette fête?
Yannick : Oui, de l'alcool a été consommé, et nous en sommes bien conscients.
Alicia : J'y suis allée, parce que cela s'est déroulé pendant tous les jours de la longue fin de semaine de mai et je crois que, pour les jeunes du secondaire, c'est le genre de chose qui se passe un jeudi, un vendredi, un samedi, un dimanche, voire un lundi.
Caroline : Voici Alicia, une amie de Misha. Le point de vue qu'elle apporte à ce projet est unique. Elle était l'une des nombreuses personnes qui ont passé du temps avec Misha le jour avant qu'il soit tué.
Alicia : Il s'agissait d'une fête organisée seulement pour une école secondaire en particulier. Pour cette école secondaire, se rendre à ce terrain de camping pour y tenir cette fête pendant la longue fin de semaine de mai, c'était comme une tradition de très longue date.
Yannick : La majorité des personnes qui s'y trouvaient venaient de Regina. En fait, il y avait une liste des personnes qui étaient autorisées à se trouver au terrain de camping. Cette liste comprenait 121 noms, dont 11 chaperons, mais, ce soir-là, le dimanche soir, la sécurité avait relâché les restrictions et avait autorisé la présence de personnes dont le nom ne figurait pas sur la liste ou qui ne portaient pas un bracelet les autorisant à entrer. Nous croyons donc qu'il y avait environ 200 personnes au terrain de camping Kinookimaw à un certain moment au cours de cette soirée.
Alicia : Avec le recul, la séquence des événements se déroulait lentement. Genre, dès le début. Il n'était pas là immédiatement; il a fini par arriver un peu plus tard. J'y étais donc les quelques premiers jours, puis, la nuit avant qu'il soit tué, j'étais partie. Je suis partie.
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Stephane : Mon nom est Lorne Pavelick et je suis le père de Misha Pavelick.
Caroline : Lorne Pavelick a participé à de nombreuses entrevues avec la presse locale au cours des 15 dernières années. Il me parle virtuellement depuis sa résidence. Il est supporté tout au long de notre discussion par sa conjointe, Karen. Karen n'est pas dans le cadre de l'écran, mais elle est assise à la table, en face de lui. De temps en temps, je vois Lorne lever le regard, ses yeux entrant en contact avec ceux de sa conjointe, avant qu'il continue de parler.
Caroline : Vous rappelez-vous si Misha a mentionné cette fête avant qu'elle ait lieu?
Stephane : Oui, alors qu'il était en chemin, il m'en a parlé avant de partir. Il a dit : « Papa, je sors pour la fin de semaine ». C'est quelque chose qu'il avait, vous savez, je l'avais entendu parler à des amis, des amis étaient venus et il prévoyait y aller. Et, avec ses amis et je lui ai dit, « est-ce que ce sera sécuritaire? ». Il a répondu : « absolument ». Vous savez, il ne s'y est pas rendu en se disant : « D'accord, si j'y vais, je vais mourir. » Je réfléchissais à propos de cette nuit, de cette soirée particulière, j'en ai eu l'occasion. Parce qu'il est venu changer de vêtements ce jour-là. Je lui ai dit de prendre soin de lui, de faire attention et que je l'aimais. Je suis tellement reconnaissant d'avoir eu la chance de le lui dire. Sans me rendre compte que ce serait la dernière fois que je disais ça.
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Caroline : Aux environs de 21 h 30, le vendredi 19 mai, un groupe de personnes qui n'étaient pas invitées se sont présentées au terrain de camping Kinookimaw où les célébrations des diplômés avaient commencé. Ces personnes ne figurent pas sur la liste d'invités et sont refoulées à la barrière.
Alicia : Le groupe de personnes qui est venu, et a abouti — avec le recul maintenant, je sais ces choses — juste à ce moment, je ne savais pas qu'elles le connaissaient, et nous leur avions demandé de partir… et nous leur avions dit que ce n'était pas personnel ou quelque chose du genre, que c'était seulement pour notre école secondaire. C'était vraiment très étrange et j'étais seulement… je me tenais là et Misha disait : « Ouais, je pense que le moment est venu pour vous de partir ». Ensuite, ces personnes sont effectivement parties et nous sommes retournés au terrain de camping. Tout le monde avait un emplacement de camping différent, il y avait un feu de camp principal où tout le monde allait et venait. Il semblait que tout allait bien se passer. Le problème était que le groupe de personnes a fini par revenir.
Caroline : Le samedi 20 mai 2006, le rassemblement au terrain de camping Kinookimaw se poursuit toute la journée et toute la soirée sans qu'aucun incident important ne soit signalé. Le lendemain, le dimanche 21 mai 2006, la fête continue.
Les données météorologiques de l'époque pour cette partie de la Saskatchewan nous indiquent que la température a atteint un maximum de 25 °C et un minimum d'un peu plus de 4 °C. Il n'y avait pas de pluie et les vents soufflaient à une vitesse de 19 à 26 km/h.
C'est à environ 22 h 30, ce soir-là, que le même groupe de personnes non invitées du vendredi se présente sur les lieux et s'introduit dans le terrain de camping, même si ces personnes ne figurent pas sur la liste des invités.
Alicia : Donc, mon dernier souvenir avec Misha, je m'en souviens très clairement, la nuit où je suis partie. Il faisait tellement noir et Misha et moi étions assis sur quelque chose — je ne sais toujours pas exactement ce que c'était, mais c'était une sorte de réservoir qui était installé à proximité du feu — et nous riions et avions tellement de plaisir, tout simplement. Je lui avais demandé, alors que nous étions assis là : « Tu devrais venir avec moi, nous devrions retourner en ville. Nous pouvons ensuite revenir demain ou le jour suivant ». Il a ensuite tenté de me convaincre de rester, mais j'ai répondu « non ». Je lui ai ensuite dit que je reviendrais le jour suivant, puis je suis montée dans la voiture d'un ami qui passait par là. Je peux encore le voir me saluer et sourire, en me disant au revoir alors que je m'éloignais, puis je ne l'ai plus jamais revu vivant.
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Janie : Je dois dire que cela me paraît incroyable qu'il se soit écoulé 15 ans.
Caroline : Lee Rosin travaille à la Station divisionnaire de transmissions opérationnelles — ou la SDTO — de la GRC de la Saskatchewan. Janie : Je sais que c'était autour du début de ma carrière, car je vais célébrer mon seizième anniversaire en juillet. Donc, en toute honnêteté, j'étais plutôt inexpérimentée en tant que téléphoniste dans le monde des répartiteurs et des préposés aux appels de la GRC. Toutefois, cette nuit-là, c'était incroyable.
Caroline : Au départ, j'avais approché Lee pour qu'elle nous présente un aperçu du travail au sein de la SDTO pendant le déroulement d'un incident majeur. Ce n'est qu'après qu'on ait commencé à discuter qu'elle a révélé qu'elle était au travail la nuit où Misha est mort.
Janie : Il y avait, je crois, entre six et huit préposés aux appels cette nuit-là et environ quatre répartiteurs.
Caroline : Il y en avait donc plus que d'habitude, puisque c'était la longue fin de semaine de mai?
Janie : C'est exact.
Caroline : La SDTO de la GRC de la Saskatchewan est située à Regina, en Saskatchewan. Elle assiste la population qui relève de la GRC dans toute la province. À l'intérieur de la SDTO, se trouvent des opérateurs de centre de communication opérationnelle hautement qualifiés. Ils sont la voix à l'autre bout du fil lorsque vous appelez le 911 pour demander l'aide de la GRC. Ils établissent le lien entre les gens qui appellent le 911, souvent lorsqu'ils traversent une période de crise personnelle, et l'assistance des policiers de la GRC.
Janie : À l'époque, il y avait quelque chose qui ressemblait à un îlot, à défaut d'un meilleur terme. C'est là que tous les répartiteurs s'asseyaient. Il y en avait quatre, et il y avait des tables circulaires et chacun était responsable d'une zone différente. La province était divisée en zones, puis, les préposés aux appels, nous étions assis à l'extérieur de cet îlot, en quelque sorte.
Caroline : La SDTO de la GRC a commencé à compiler le nombre d'appels qu'elle reçoit annuellement l'année suivant la mort de Misha. En 2007, la SDTO de la GRC a répondu à 98 791 appels de service de la part du public. L'an dernier, en 2020, ce nombre a triplé, avec 323 168 appels de service de la part public.
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Caroline : Une chronologie publiée par la GRC de la Saskatchewan indique qu'aux environs de 23 h, le dimanche 21 mai, il se développe une tension entre Misha et ses amis et le groupe de personnes non invitées. C'est aux environs de 23 h 15 qu'éclate une dispute verbale, puis physique, entre Misha et un jeune homme du groupe de personnes non invitées. Des témoins interviennent. Dix minutes plus tard, aux environs de 23 h 25, la tension continue de monter entre Misha, ses amis et le groupe de personnes non invitées. Misha est impliqué alors dans une deuxième altercation physique avec plusieurs des personnes non invitées. Un ami de Misha âgé de 18 ans venant à son aide est impliqué dans une bagarre secondaire et est poignardé. De nombreuses autres bagarres éclatent.
Yannick : Cet appel signalait que deux personnes avaient été poignardées.
Caroline : Celui qui parle est le caporal Marcus Crocker.
Yannick : Donc, le personnel de la GRC de Lumsden, c'est leur territoire de compétence, aurait été le premier à répondre, et les services médicaux d'urgence ont également été dépêchés sur les lieux pour offrir de l'aide.
Caroline : Le caporal Marcus Crocker me dit que les bagarres se terminent aux environs de 23 h 30. La dernière entrée de la chronologie de la GRC de la Saskatchewan, qui a été rendue publique, indique qu'à 23 h 38 les ambulanciers et la police ont été appelés. On constate que Misha est gravement blessé, de même que son ami de 18 ans. Les gens se mettent à quitter en masse le terrain de camping.
Janie : La quantité de travail, la quantité de renseignements qui arrivent à la vitesse de l'éclair en provenance de personnes qui appellent. Il s'agit peut-être de témoins, il s'agit peut-être de la victime, il s'agit peut-être d'une personne impliquée, il s'agit peut-être des membres des familles, il s'agit peut-être d'autres membres — d'autres agents d'organismes partenaires — qui sont appelés. Cela va de leur bouche, jusqu'au bout de nos doigts, de notre casque d'écoute jusqu'au bout de nos doigts, vers le superviseur dépêché, le sous-officier, tout le monde. La quantité de renseignements qui sont compris, transférés, diffusés, distribués et transmis, cela va à la vitesse de l'éclair. Étant donné que, en fin de compte, des vies sont en danger, celles de membres du public, celles des personnes qui sont concernées et, soyons honnêtes, ce sont les vies de nos policiers.
[SDTO] Contrôle de Regina pour le détachement de Lumsden, j'ai un appel de service prioritaire lorsque vous êtes prêts à recevoir. 10-4 contrôle, Alpha 405, détachement de Lumsden, veuillez vous diriger vers les lieux.
Yannick : En fait, il y a eu huit appels, ou huit personnes avaient appelé. Il y avait donc plusieurs appels, mais huit personnes avaient appelé pour demander que les services médicaux d'urgence et la police soient dépêchés sur les lieux. Il s'agissait d'une agression à l'arme blanche et, vous savez, certains des appels indiquaient qu'une personne avait été poignardée. Il y avait aussi des appels indiquant que deux personnes avaient été poignardées. Un des appels provient d'une personne qui est auprès de Misha et qui pratiquait la réanimation cardiopulmonaire (RCR) pendant cet appel au 911.
Janie: Je ne me souviens pas comment le premier appel a été reçu, mais nous savions que quelque chose avait très mal tourné très rapidement.
[SDTO] 10-4, Contrôle, vous pouvez…, 10-17. 10-4, Alpha 405 est en route.
Janie : De plus, beaucoup d'organismes partenaires se sont impliqués également; j'ai répondu à l'appel d'un des amis de Misha. Dans une telle situation, vous devez, en une nanoseconde, puiser dans toutes vos compétences en communication, tant sur le plan professionnel et personnel. Ce que je veux dire par là, c'est que je ne peux m'imaginer ce dont ce jeune homme était témoin ainsi que la terreur, l'émotion et le traumatisme dont il était témoin. Je dois maîtriser la situation et je dois obtenir ce dont j'ai besoin et tenter de maîtriser l'appelant pour que les paramédicaux puissent se rendre à lui en toute sécurité, pour que je puisse lui acheminer les policiers en toute sécurité, car il s'agissait d'une scène de crime active, d'une certaine façon, lorsque nous examinons la situation d'un point de vue professionnel. Nous devons donc agir de façon professionnelle dès que l'incident critique est enclenché; nous devons être prêts à tout. Que vous soyez préposé aux appels ou répartiteur, cela n'a aucune importance : le temps est venu d'agir et nous devons nous lancer dans le feu de l'action et nous tenir prêts à le faire. Donc, cet appel n'avait rien à voir avec ceux auxquels j'avais répondu au cours de ma carrière jusqu'à ce moment-là, et il s'agit d'un appel que je n'ai jamais oublié. Je me souviens du traumatisme dans sa voix et de ce qu'il décrivait, et je savais ce qu'allaient devoir gérer mes policiers à leur arrivée sur les lieux.
[SDTO] Vous pouvez inscrire Alpha 405, 23.
Caroline : Les codes 10 peuvent signifier différentes choses pour différents organismes, ils peuvent même varier entre les différents services de police. Pour la GRC de la Saskatchewan, 10 23 signifie « arrivé sur les lieux ».
Yannick : La GRC de Lumsden a été la première à arriver sur place, puis les services médicaux d'urgences de Regina ont été les unités secondaires sur place. Il s'agissait des premiers intervenants sur les lieux. La police arrive donc sur les lieux d'un terrain de camping. La zone est très boisée; l'éclairage est faible. Il y a, vous savez, des personnes qui tentent de quitter les lieux à bord de véhicules. Il y a des personnes qui hurlent et qui crient, fortement intoxiquées, émotives. Il y a deux personnes qui sont blessées, gravement blessées, qui ont besoin d'une attention médicale, et il y a une scène de crime. Il se passe beaucoup de choses dans les minutes qui suivent leur arrivée sur les lieux. Ils ont été accueillis à la barrière de Kinookimaw, où il y avait un jeune homme qui avait été poignardé, du nom de Dereck Ens et ils s'occupaient de lui. Les personnes quittent la fête et les policiers doivent entrer sur le terrain de camping Kinookimaw, où ils trouvent effectivement des personnes qui pratiquent la RCR sur Misha. Les prochaines étapes à suivre auraient été de sécuriser les lieux et d'obtenir autant de renseignements sur les témoins que possible, les noms et numéros de téléphone, de simplement tenter de contrôler les lieux comme tels. Il s'agit désormais d'une scène de crime, donc on s'efforçait de préserver tous les éléments de preuve se trouvant dans cette scène de crime.
Caroline : Nous allons entendre maintenant Lorne Pavelick, le père de Misha.
Stephane : C'était un peu comme s'il s'agissait d'une autre fin de semaine, d'un autre samedi soir, d'un dimanche ou peu importe ce que c'était. Je suis allé me coucher raisonnablement tôt et, une chose que je dois dire, cela peut sembler étrange : j'avais un genre de…, nous avions un patio à l'arrière de notre maison et je suis sorti pour fumer une cigarette — je fumais encore à l'époque — j'ai levé les yeux vers le ciel et je me suis dit, comme c'est étrange, vraiment étrange, c'est vraiment nuageux et sombre, et le mouvement des nuages… je trouvais simplement que cela semblait étrange. Bref, je suis rentré dans la maison et je suis allé au lit, puis j'ai reçu un appel téléphonique pendant que je dormais.
Yannick : Nous sommes dimanche soir, il est 23 h 38, le membre du Groupe des crimes majeurs, je crois qu'il a été appelé à 0 h 30. Il se trouve donc chez lui, endormi dans son lit, son téléphone sonne, il se lève et on l'informe alors qu'une personne est décédée, dans le cadre d'un incident survenu lors d'une fête de jeunes diplômés. Une personne était en route vers l'hôpital pour y être opérée. Le membre du Groupe des crimes majeurs a pris des notes, des notes exactes, les heures, les renseignements qui lui ont été communiqués.
S.é.-m. Schwartz : Actuellement, je suis le sergent d'état-major Tim Schwartz, et je suis avec l'Unité de la Gestion des services du bien-être des employés à la Division F. Je compte 20 ans, 20 ans et demi d'ancienneté à la GRC, et c'est en septembre 2005 que j'ai été transféré en tant que gendarme au Groupe des crimes majeurs de Regina.
Caroline : Le sergent d'état-major Schwartz explique qu'il était de garde pendant la longue fin de semaine de mai 2006 dans le cadre des horaires par rotation du Groupe des crimes majeurs – Sud de la GRC.
S.é.-m. Schwartz : Bien, je crois que, chaque fois qu'on est en disponibilité, je ne crois pas qu'il nous arrive d'avoir une bonne nuit de sommeil complète, tout simplement dans l'anticipation de cet appel téléphonique et, normalement, si nous recevons un appel, c'est parce que quelque chose de passablement grave s'est produit. Nous avons probablement un sous-officier sur l'autre ligne, qui souhaite obtenir une orientation et de l'aide.
Caroline : Un sous-officier est une personne responsable d'un détachement ou d'un groupe particulier de la GRC. Cette personne détient habituellement le grade de caporal, de sergent ou de sergent d'état-major.
S.é.-m. Schwartz : Pour venir en aide à leurs membres ou pour leur indiquer ce qu'ils doivent faire ensuite. Donc, certainement, juste après minuit, vous savez que j'ai peut-être dormi quelques heures. Cela vous réveille assurément très rapidement. Vous avez certainement à vous éclaircir l'esprit, vous devez demeurer alerte pour saisir ce qui est dit et les directives, et vous devez assurément rester calme, pour que vous puissiez fournir des directives claires au sous-officier auquel vous parlez ou au membre qui se trouve sur les lieux et, une fois de plus, leur demander de répéter ce qui est dit, pour avoir la certitude qu'il n'y a aucun malentendu.
Caroline : Bien que le sergent d'état-major Schwartz ne travaille plus au sein de ce groupe, il a pris le temps de passer en revue ses notes d'il y a quinze ans et de répondre aux questions avec ce qu'il se souvient de cette nuit-là et des jours qui ont suivi.
S.é.-m. Schwartz : Je me rappelle avoir reçu un appel téléphonique tôt le matin, tout juste après minuit, aux environs de 0 h 10, me disant, essentiellement « j'ai des renseignements limités, mais il semble qu'il y ait eu un incident à la plage de Kinookimaw, où nous pourrions potentiellement avoir quelques décès ». Puis, environ 20 minutes se sont écoulées. Mais avant cela, j'ai commencé à faire des appels téléphoniques pour dire : « Vous savez quoi, levez-vous. Nous avons probablement une situation à gérer dans les régions du Détachement de Lumsden.
Caroline : Les téléphones sonnaient également dans d'autres parties de Regina. Plus particulièrement, chez le père de Misha.
Stephane : J'ai reçu un appel téléphonique au milieu de mon sommeil, d'une jeune femme qui était presque au bord de l'hystérie. Elle disait que Misha avait été blessé, qu'il y avait une grande bagarre, qu'une personne avait été poignardée et que Misha avait été poignardé. C'était surréaliste, j'avais l'impression que ce n'était pas réel, je tentais de me concentrer sur ce qu'on disait et sur la personne qui parlait et, pour être honnête avec vous, j'ai eu de la difficulté à comprendre cette personne, car, en arrière-plan, il y avait des hurlements et des cris, et toutes sortes de choses. Je crois qu'il y avait des enfants, de jeunes gens qui étaient horrifiés, et ouais… Elle a dit qu'elle me rappellerait. Cela ne s'est pas produit, j'ai donc su immédiatement que quelque chose de grave se passait.
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Caroline : Voilà qui termine le premier épisode du balado Qui a tué Misha Pavelick? Il y a deux autres épisodes dans cette histoire en trois parties créée par la GRC de la Saskatchewan. Vous pouvez écouter le balado dans son intégralité sur le site Web de la GRC de la Saskatchewan.
Caroline : Si vous voulez signaler les renseignements que vous détenez à propos de cette enquête, vous pouvez contacter votre service de police local. Vous pouvez également transmettre des renseignements de façon anonyme par l'intermédiaire d'Échec au crime en composant le 1 800 222 8477 ou en laissant votre renseignement sur le site saskcrimestoppers.com.