Le gend. Dwayne Pardy a une façon bien à lui de tisser des liens avec les résidents de chaque communauté où il travaille, un fait remarquable pour un policier qui vient en relève dans le Nord canadien.
Presque chaque mois, le membre de la GRC est muté dans une nouvelle communauté pour pourvoir des postes temporairement vacants dans les détachements locaux.
En plus de répondre aux urgences, il apprend à connaître les résidents, souvent par leur prénom, et il enseigne le Programme de sensibilisation aux dangers de la drogue dans les écoles du Nord.
Norma Hickey, infirmière à Paulatuk (T.N.-O.), a vu les petites choses que le
gend. Pardy fait, en service ou non. Elle se rappelle d'une fois où le gend. Pardy a aidé une personne âgée à descendre l'escalier d'une boutique.
« Il se soucie des gens, lance Norma Hickey. J'ai vu Dwayne à l'œuvre dans plusieurs communautés et il laisse une impression durable partout où il va. »
Il a un truc secret pour interagir avec les enfants. « J'apporte toujours des friandises lorsque je vais dans une nouvelle communauté », affirme le gend. Pardy.
Il a aussi un autre secret qu'il a révélé pour la première fois en 2007 à un groupe d'enfants placés en famille d'accueil lorsqu'il travaillait à Summerside (Î.-P.-É.).
C'est l'histoire de son enfance.
La tragédie d'un enfant
Lorsque le gend. Pardy avait 10 ans, il a eu un accident de motoneige. Il circulait avec un ami et ils sont entrés en collision avec la motoneige du gend. Keith Atwin de la GRC à Happy Valley-Goose Bay, au Labrador. Cet accident a eu de profondes répercussions sur sa vie.
Le jeune Dwayne vivait des moments difficiles, son père était récemment décédé d'un cancer et sa mère combattait elle aussi cette maladie.
Le gend. Atwin, qui a conduit les deux enfants à la maison, a été touché par sa situation.
« En y repensant, c'était évident que ma mère était très malade, affirme le gend. Pardy. Je ne sais pas comment j'y suis arrivé, mais je ne me suis pas attiré d'ennuis. »
Par la suite, le gend. Atwin a commencé à lui rendre visite et les deux ont noué une solide amitié.
« J'en suis venu à passer plus de temps avec lui qu'à la maison, mentionne le gend. Pardy. »
C'est chez le gend. Atwin qu'il a reçu la terrible nouvelle : sa mère venait de mourir.
Placement en famille d'accueil
À présent orphelin, le jeune Dwayne a été séparé de sa maison, de ses frères et sœurs, et du gend. Atwin, et il est allé vivre avec une famille d'accueil à Grand Prairie, en Alberta.
La vie en Alberta était loin d'être idéale. Un de ses pères de famille d'accueil lui a fait subir de la violence physique au point où il ne se reconnaissait plus dans le miroir.
Il est allé vivre avec la sœur plus âgée d'un ami et le copain de celle-ci. Il se sentait chez lui avec eux et ils s'occupaient bien de lui. Cependant, après un désaccord, il a quitté le domicile, a abandonné l'école et il s'est réfugié dans une vieille camionnette laissée dans un parc à ferraille.
« J'avais peur de deux choses à cette époque : mourir de froid ou être écrasé dans le parc à ferraille, explique le gend. Pardy. »
Dwayne savait qu'il devait faire quelque chose.
Il a rappelé les services sociaux, puis il s'est trouvé un logement et un emploi. Il a par la suite repris contact avec ses frères et sœurs et il est retourné vivre au Labrador, où il s'est marié et est devenu père.
Dwayne Pardy n'a pas toujours pensé qu'il était assez bon pour joindre les rangs de la GRC, mais l'idée de suivre les traces du gend. Atwin lui trottait toujours dans la tête.
Après qu'on ait refusé sa candidature, le gend. Atwin l'a pressé de présenter une autre demande.
En 2005, à 35 ans, Dwayne Pardy est devenu gendarme. Il a appris peu de temps après que le gend. Atwin était décédé. L'apprenti était devenu le maître.
Il se rappelle encore le visage incrédule des enfants placés en famille d'accueil lorsqu'il leur a appris qu'il était policier.
« Je leur ai d'abord parlé en tenue civile, puis je suis allé enfiler mon uniforme de la GRC, lance le gend. Pardy. Cette conversation leur a montré qu'ils peuvent réussir, et elle m'a fait du bien. »
C'était la première fois qu'il racontait son histoire, et il le fait régulièrement depuis ce temps.
« Nous, les policiers, rencontrons très souvent des personnes qui vivent des situations malheureuses, affirme le gend. Lyndon Martin du Détachement de Paulatuk. Je respecte beaucoup le gend. Pardy parce qu'il comprend très bien ce que beaucoup de gens vivent. »
Le message que le gend. Pardy adresse aux jeunes est qu'ils peuvent réussir malgré toutes les embûches, pour autant qu'ils y mettent des efforts.
« Je vais raconter mon histoire mille fois si cela peut aider un jeune. »