Les membres de la GRC ont un point en commun : ils ont tous passé six mois à l'École de formation de Regina (Sask.). Sigrid Forberg s'est entretenue avec la comm. adj. Louise Lafrance, commandante de la Div. Dépôt, pour en savoir plus sur la nouvelle génération de membres de la Gendarmerie.
Quelle est la raison d'être de la Division Dépôt?
La réponse est simple : produire des gendarmes. Et je pense que n'importe quel membre le comprendra. Les gendarmes occupent une place toute particulière au cœur de l'histoire du Canada et restent leaders dans bien des domaines. Notre organisation est la seule à former des policiers pouvant servir aux échelles municipale, provinciale, fédérale et internationale, et à leur offrir plus de 150 choix de carrière. Nos cadets reçoivent une formation de renommée, alliant modernité et tradition, qui leur inculque la fierté de faire partie de l'un des services de police les plus respectés au monde.
Comment le visage des recrues a-t-il changé au fil des ans?
De toute évidence, les générations se suivent mais ne se ressemblent pas. C'est à l'organisation de s'adapter à la nouvelle génération, et non l'inverse. Cela dit, les critères fondamentaux – les valeurs du gendarme – sont restés intacts. Aujourd'hui, quand je m'adresse aux cadets le jour de la remise des diplômes en repensant à la mienne (29 ans passés), je vois des personnes aux intérêts semblables, qui veulent aider les autres, servir et protéger les Canadiens, et changer les choses.
Quelles qualités recherchez-vous chez la recrue idéale?
La recrue idéale incarne les valeurs fondamentales de l'organisation. Elle est honnête, intègre et responsable, traite les gens avec respect, assume ses erreurs, montre de la compassion, et se comporte et s'habille avec professionnalisme. J'admire les gens doués d'une intelligence émotionnelle, humbles et, tout simplement, bons, désireux d'influencer positivement leur prochain. Je veux des éléments brillants, prêts à se dépasser.
Comment la Division Dépôt fait-elle ressortir ces qualités?
L'une des premières choses que je dis aux cadets à leur arrivée, c'est que nous ne cherchons pas à les changer, mais à les aider à donner le meilleur d'eux-mêmes, à nous montrer de quoi ils sont faits .
À mon avis, la conception de la formation et le fait qu'on ne doive jamais rien tenir pour acquis (des uniformes à l'attirail de marche) donnent aux cadets un sentiment d'accomplissement. Nous leur apprenons à se soucier du détail, à résoudre les problèmes en trouvant des solutions adaptées aux collectivités qu'ils serviront, à travailler en équipe. Nous leur transmettons les bases de la survie sur le terrain et plus encore.
Que devraient tirer les cadets de leur passage à l'École de la GRC?
D'abord, je veux qu'ils se souviennent toujours des raisons qui les ont incités à entrer à la GRC et de la fierté ressentie à la remise des diplômes, qu'ils comprennent qu'ils sont là pour aider, servir et protéger les Canadiens. C'est tout aussi simple. Je veux qu'ils soient assurés d'avoir reçu la meilleure formation dont ils ont besoin pour amorcer et poursuivre leur carrière.
Ensuite, s'ils ratent une occasion, une promotion, une mutation, etc., je leur conseille de l'oublier. Car en y pensant sans cesse, ils passeront leur vie à regarder en arrière. L'avenir leur réserve d'autres possibilités. Il suffit de rester optimiste et d'aimer son métier.
Que prédisez-vous pour l'avenir de l'organisation?
Je le dis souvent à la remise des diplômes : l'organisation est entre de bonnes mains, et j'en suis convaincue.
Si nous continuons sur notre lancée et recrutons toujours les bonnes personnes, tout devrait bien aller. Les nouveaux ressembleront-ils exactement aux anciens? Non. Nous ne sommes pas non plus la reproduction exacte des générations passées. Ces cadets diplômés sont formidables, et je suis très fière d'eux. Enfin, j'espère que, sur le terrain, ils recevront le même soutien et seront toujours amenés à être les meilleurs gendarmes possible.